Je suis aujourd’hui conseiller en stratégie et télécommunications, engagé aux côtés du ministère des Télécommunications dans les grands chantiers de modernisation et de réforme du secteur au Liban. Parallèlement, je poursuis une activité de consultant dans plusieurs pays, où j’accompagne des opérateurs, des gouvernements et des institutions dans leurs transformations stratégiques.
Je suis également auteur, porté par un profond désir de préserver la mémoire collective et de raconter le Liban tel qu’il a été vécu par ma génération. Mon dernier ouvrage Achrafiéh (1975–1990) – Mémoires d’un enfant des années de guerre est un récit autobiographique dans lequel je reviens sur mon enfance vécue en plein cœur de la guerre, dans un quartier devenu refuge, frontière et lieu de résilience. Loin d’un livre politique ou d’un traité historique, c’est un témoignage intime qui rappelle que derrière chaque événement, il y a des vies, des visages et une histoire qu’il faut préserver.
Cette trajectoire professionnelle prend tout son sens lorsque je reviens à mes années d’USJ. Après mon diplôme d’ingénieur de l’ESIB en 1995, j’ai commencé ma carrière dans le conseil en ingénierie électrique ainsi que dans le domaine émergent, à l’époque, de la téléphonie mobile. Ces premières années m’ont offert un ancrage technique solide et une compréhension pratique des réseaux, des infrastructures et des enjeux opérationnels de l’ingénierie. En 1999, j’ai poursuivi un MBA à l’ESA, une étape déterminante qui m’a ouvert les portes du conseil stratégique. C’est dans ce cadre que j’ai pu progressivement évoluer vers des missions plus vastes et plus complexes : visions stratégiques, business cases, restructurations organisationnelles, modèles économiques, analyses financières approfondies et acquisitions d’opérateurs télécoms. Cette transition m’a ensuite conduit à intervenir sur des projets internationaux majeurs en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie, où ma double compétence - ingénierie et stratégie - a constamment été mise au service de transformations de grande ampleur.
De mes années à l’ESIB, je garde le souvenir d’un environnement intellectuel d’une intensité rare.
Je revois les nuits blanches du cycle préparatoire et des projets de fin d’année réalisés en binômes, les cours exigeants qui nous poussaient à dépasser nos limites, et les amitiés forgées dans l’effort, la rigueur… et parfois le désespoir face à une équation récalcitrante. L’ESIB ne nous offrait pas seulement un diplôme : elle nous forgeait une manière de penser, une endurance, et une capacité à affronter l’imprévu. Ces souvenirs sont devenus une partie intégrante de ma vie.
Dans cette continuité, je me rappelle aussi l’étudiant que j’étais : sérieux, réservé, passionné par certaines matières et en lutte avec d’autres - comme beaucoup d’ESIBiens. Je compensais parfois la lenteur avec laquelle je comprenais un sujet par une grande persévérance. Mais surtout, j’étais animé par la volonté de réussir honnêtement, par l’effort, et d’honorer l’institution à laquelle je dois tant. L’ESIB m’a appris deux choses essentielles : la rigueur, nécessaire pour résoudre les problèmes les plus complexes, et l’humilité, indispensable lorsqu’on est entouré de talents exceptionnels.
C’est aussi cette expérience, profondément ancrée, qui nourrit ma conviction quant au rôle des Alumni. Les Alumni ont un rôle fondamental : celui de transmettre, d’ouvrir des portes, de tendre la main à ceux qui viennent après nous. Notre alma mater — notre « mère nourricière » — nous a donné les outils pour nous construire ; il nous appartient aujourd’hui de contribuer à son rayonnement, d’aider la nouvelle génération à s’insérer, à s’orienter, à rêver plus loin.
Être Alumni, ce n’est pas seulement se souvenir :
c’est rester engagé,
perpétuer l’esprit de l’USJ,
et participer à son histoire vivante.
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