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Le grand défi du campus-Nord de l’USJ : retenir les jeunes au Liban malgré tout

Information générale

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25/09/2025

Tiré de L'Orient-Le Jour

Crises multiples, exode massif des jeunes, incertitude du lendemain... Autant de défis auquel répond le CLN en offrant la même formation de qualité qu’à Beyrouth.

« Il est impératif de créer des ressources humaines locales pour le développement de la région, et surtout de les y maintenir », déclare Fadia el-Alam Gemayel, directrice du campus du Liban-Nord de l’USJ (CLN), en énumérant les nombreux défis que tente de surmonter l’université depuis son implantation à Tripoli en 1977. « À l’origine, notre objectif principal était d’introduire l’enseignement supérieur dans le nord du pays, de contribuer à son développement et de limiter l’exode rural. Malheureusement, avec la conjoncture actuelle du pays, le manque de confiance dans l’avenir de ces jeunes et leur départ massif vers l’extérieur, nous continuons de nous battre pour maintenir un bon niveau d’enseignement et former des diplômés qui s’intégreront ultérieurement sur le marché du travail ».

Le CLN travaille ainsi à deux niveaux : le niveau financier, grâce à l’accord du père Salim Daccache, recteur de l’université, qui a permis l’octroi de nouvelles bourses aux bacheliers des régions ; et le niveau académique, avec le lancement de nouvelles formations adaptées aux besoins de l’écosystème local, national, régional et international. « Au cours d’une récente conférence sur les innovations technologiques, Bill Gates a partagé sa vision de l’avenir du marché du travail face à l’essor de l’intelligence artificielle (IA) », poursuit la directrice du CLN. « D’après lui, trois domaines professionnels conserveront leur importance : l’énergie, la biologie et la programmation des systèmes de l’intelligence artificielle ou du codage. Nous avons donc décidé de favoriser tout ce qui est relatif au domaine numérique et avons lancé une nouvelle licence en sciences des données (data science), qui est l’un des métiers les plus demandés actuellement à travers le monde. Cela s’ajoute à nos licences en biochimie, mathématiques, éducation préscolaire et primaire, orthopédagogie et enseignement spécialisé pour les enfants à besoins particuliers ». Relevant l’avantage de la nouvelle formation, donnée en anglais, Fadia el-Alam Gemayel précise que « les étudiants pourront ainsi être embauchés par de grandes entreprises comme Google ou Netflix, tout en restant au Liban ». « Malheureusement, avec la crise financière et économique qui s’est abattue sur le pays il y a cinq ans, nous avons dû suspendre certaines formations qui dépendent essentiellement du marché du travail, à l’instar de la formation en gestion d’entreprise », déplore-t-elle. « À cette époque, les banques ne recrutaient plus, les agences fermaient et beaucoup de nos anciens diplômés se sont retrouvés au chômage.» Toujours dans le but d’assurer aux jeunes de la région la même formation de qualité équivalente à celle offerte à Beyrouth, le CLN propose aux étudiants qui se préparent pour une formation d’ingénierie de cinq ans deux années préparatoires, où ils sont renforcés en mathématiques supérieures, en physique et en chimie. « Ces étudiants poursuivront ensuite les trois dernières années de spécialisation, soit à l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB), soit à l’étranger », précise encore la directrice du CLN.

 Créer des ressources humaines locales

Dans le but de répondre aux nouvelles attentes des jeunes, notamment en termes de formations pratiques, le CLN propose un centre d’employabilité chargé de préparer les étudiants au marché du travail ainsi qu’aux futures opportunités professionnelles. « Chaque année, nous organisons des jobs fairs au campus de l’USJ à Beyrouth pour offrir à nos étudiants venus de régions éloignées plus d’opportunités de travail », précise Mme el-Alam Gemayel avant d’ajouter : « Il ne faut pas oublier que la plupart de nos jeunes poursuivent leur master à Beyrouth, où se trouvent toutes les grandes entreprises. Ces Salons facilitent leur recrutement par la suite. » Et de poursuivre : « Malheureusement, cette génération est toujours impatiente et se décourage très vite. Elle veut avancer rapidement, sans traverser toutes les étapes pour y arriver. Et ces jeunes ne comprennent pas que pour se lancer et obtenir un emploi bien rémunéré, il faudrait commencer par accepter n’importe quelle opportunité, bâtir une bonne expérience solide sur le marché, pour pouvoir exiger ultérieurement un meilleur salaire dans un travail qui les satisfait et avancer. »

Au-delà des formations proposées et des partenariats établis avec les établissements scolaires, le CLN joue un rôle important dans le rayonnement culturel de la région, et cela à travers l’organisation de conférences, de tables rondes, la participation à des concours et l’implication dans le monde entrepreneurial. « Ces activités thématiques sont parfois coorganisées avec des instances culturelles locales et professionnelles, pour le lancement d’un livre par exemple, une conférence sur la ville de Tripoli, un concours entrepreneurial, ou encore une rencontre avec des histoires à succès », explique Fadia el-Alam Gemayel. Si la directrice du CLN admet que le plus grand défi aujourd’hui « est de former des diplômés de qualité avec un bon niveau académique, qui sont eux-mêmes des ressources humaines de valeur pour le développement du Nord », elle souligne surtout l’importance pour l’USJ de former des jeunes « dignes de porter le nom de cette université et de véhiculer ses valeurs jésuites, non seulement dans les principes, mais aussi dans leurs actions : donner de leur temps, participer à des activités sociales, être à l’écoute et au service de l’autre ». En un mot, « bâtir un vivre-ensemble pour un meilleur Liban », conclut-elle.

 

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