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Inauguration du Campus Charles Corm de l’USJ

Information générale

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07/05/2025

Tiré du site de l'USJ

L’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) et la Fondation Charles Corm ont inauguré avec émotion et fierté le Campus Charles Corm, en présence du Recteur de l’Université, le Pr Salim Daccache s.j., de la famille Corm, des vice-recteurs, doyens, directeurs, ainsi que de nombreux invités. La cérémonie a débuté par la levée du voile sur l’enseigne du Campus et de la Fondation, marquant symboliquement la renaissance d’un lieu emblématique de l’histoire libanaise.

Dans son mot d’accueil, M. Naji Boulos, consultant en marketing et communication à l’USJ, a souligné la portée symbolique de l’événement. Alors que l’USJ célèbre ses 150 ans au service du Liban et du monde, cette inauguration marque selon lui « un moment chargé d’histoire, d’émotion et d’espérance ». Le Campus Corm devient un lieu de convergence entre « passé, présent et futur ».

Le site inauguré, a précisé Boulos, n’est autre que l’ancien siège de Ford Motor Company pour le Moyen-Orient, imaginé en 1928 par Charles Corm, homme d’affaires visionnaire et écrivain, dont la naissance date d’il y a 130 ans. Érigé en 1929, ce bâtiment fut ensuite transformé en maison familiale. Premier gratte-ciel du Moyen-Orient, il se distinguait également par son jardin de 40 000 m², en plein cœur de Beyrouth.

Ravagé par la guerre, le lieu aurait pu disparaître de la mémoire collective. Mais, comme l’a rappelé M. Boulos, « la douleur n’a pas effacé la mémoire ». En effet, portée par un profond attachement à ses racines, la famille Corm a fait le choix de restaurer ce patrimoine exceptionnel et de lui offrir une nouvelle vie.

Aujourd’hui, a souligné Boulos, cet édifice devient non seulement le Campus Corm de l’USJ, mais aussi le siège de la Fondation Charles Corm et la Maison de l’Ancien, qui abrite la Fédération des Associations des Anciens de l’USJ. Il s’agit ainsi d’« un espace culturel ouvert vers l’avenir et ancré dans l’histoire », selon M. Boulos, qui a conclu son allocution en disant : « Ce bâtiment emblématique raconte non seulement l’histoire d’une famille, mais aussi celle d’un peuple capable de se relever, de rebâtir et de nourrir l’espérance. »

De son côté, M. David Corm, fils aîné de Charles, a exprimé avec émotion sa joie et son honneur d’accueillir les invités à l’occasion de « trois célébrations simultanées » : les 150 ans de l’USJ, les 130 ans de la naissance de son père et l’inauguration du Campus. Il a rappelé l’engagement de sa famille à perpétuer la mémoire de Charles Corm, « un homme exceptionnel », qu’il a qualifié d’écrivain, de poète et d’entrepreneur visionnaire. Il a retracé l’héritage familial profondément lié aux jésuites, mentionnant cinq générations de Corm passées par leurs institutions, depuis son arrière-grand-père Semaan, éducateur des enfants de l'émir Béchir, jusqu’à son père Charles, diplômé en philosophie avec les honneurs académiques.

Évoquant la carrière fulgurante de Charles Corm dans le monde des affaires, David Corm s’est dit fasciné par « la réussite extraordinaire d’un homme de lettres dans un monde commercial sans les moyens technologiques d’aujourd’hui ». À 40 ans, son père quitte le monde des affaires pour se consacrer entièrement à la littérature et aux arts, choix jugé par certains comme audacieux, voire excentrique. Il a tenu à remercier chaleureusement l’USJ pour cet hommage rendu à son père. « Mon frère et moi-même sommes très reconnaissants que l’USJ honore notre père de cette façon », a-t-il déclaré, avant de lire avec émotion trois strophes qu’avait écrites Charles Corm en 1911, en guise de remerciement aux pères jésuites à la fin de ses études.

David Corm a conclu son intervention par une citation chère à son père, qu’il tenait à partager : « Where there is a will, there is a way. Smile and the world smiles with you, cry and you cry alone ». Et d’ajouter avec un sourire : « Je veux sourire aujourd’hui et vous accueillir dans ce lieu qu’il a conçu en 1929 », rendant ainsi un vibrant hommage à l’homme et à son œuvre.

Prenant à son tour la parole, le Pr Salim Daccache s.j. a qualifié ce jour d’inauguration de moment exceptionnel, où « l’histoire, la mémoire, la poésie et l’avenir se rejoignent dans un même geste symbolique ». En associant cette cérémonie aux célébrations du 150anniversaire de l’USJ, il a souligné que donner le nom de Charles Corm à ce Campus relevait d’un « acte de reconnaissance, de fidélité et de vision ».

Rappelant que Corm n’est pas « un nom que l’on inscrit à la légère », il a salué un homme aux multiples facettes : « poète, historien, penseur, éditeur, entrepreneur, humaniste », profondément habité par un rêve à la fois libanais, oriental et universel. Pour le Recteur, Charles Corm incarne l’idéal de l’USJ : un esprit libre, cultivé, enraciné dans sa culture mais ouvert à l’universel. Il appartient à cette génération d’intellectuels qui ont contribué à forger l’identité moderne du Liban, « un Liban porteur de dialogues, de diversité et de lutte ».

Le Pr Daccache a tenu à souligner la continuité entre l’œuvre de Corm et la mission de l’USJ : « Le passé n’est qu’un prologue, mais sans lui, l’avenir n’a pas de langue », citant Charles l’auteur pour rappeler que la mémoire nourrit la vision. Il a salué la Fondation Charles Corm, représentée par David et Hiram Corm, pour son engagement à faire vivre cet héritage.

Il a aussi exprimé sa gratitude envers la Fédération des Anciens, appelés à devenir « les fidèles gardiens de la maison Charles Corm » et à perpétuer les valeurs de l’USJ ainsi que l’amour du Liban qui animait ce dernier. Le Campus, tel qu’il existe aujourd’hui ajoute-t-il, avec sa bibliothèque, ses collections artistiques, ses statues et le hall d’accueil de la Fondation Charles Corm, porte l’empreinte indélébile de l’engagement de la famille Corm – notamment de David, de Hiram et de leurs enfants – dont les souvenirs personnels ont nourri et façonné ce projet. Ils sont, selon les mots du Recteur, « les témoins vivants d’une histoire familiale et nationale qui se prolonge sous une forme renouvelée. »

Amoureux de la nature et des paysages de Beyrouth, Charles Corm évoquait dans ses écrits le cèdre, la vigne et la terre fertile. En hommage à cette passion pour la nature, l’USJ a souhaité préserver une partie significative du jardin existant, qui deviendra un lieu de lecture, de réflexion et de poésie. Clôturant son allocution par deux citations du poète, le Pr Daccache a rappelé : « Le Liban n’est pas une petite patrie, c’est une grande mission. » Et d’ajouter, à propos de l’USJ : « Ce n’est pas simplement une université, c’est un projet de civilisation. »

Enfin, pour conférer une ampleur artistique à cette célébration, le compositeur et pianiste libanais de renommée internationale, Elie Barrak, a offert un moment musical avec le morceau « Hymne à l’amour » d’Édith Piaf, en écho à l’âme du lieu, avant de terminer par « Et maintenant », de Gilbert Bécaud.

La soirée a été clôturée par un cocktail dans une ambiance conviviale et inspirée, à l’image de l’esprit du Campus Charles Corm.

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